Rocher Chamane, un des neuf lieux sacrés de l’Asie, appelé autrefois Rocher Temple, se situe près du village Khoujir sur l’île d’Olkhone. Depuis les temps les plus reculés de nombreux rites chamaniques se déroulaient dans une grotte de ce rocher. Plus tard, du moment où le bouddhisme a commencé à se répendre parmi les Bouriates c’est l’Autel de Bouddha qui se trouvait dedans. Le Rocher a alors changé de nom pour Rocher Bourkhan – Dieu, Bouddha.
Une ancienne légende raconte que 13 noïons (fils des Tenguéris) étaient descendus du Ciel pour décider le destin des humains et avaient choisis des lieux différents pour s’installer. L’aîné et le plus fort, le khan Khoto Baabaï choisit la grotte du Rocher Chamane. Il est devenu khan et protecteur de tous les chamans et le maître de l’île.
Les autoctones le respectaient à tel point que même si un Bouriate était pressé, il ne passait jamais à toute allure près du Rocher. Le cavalier descendait du cheval, enveloppait les sabots avec du cuir pour qu’ils ne fassent pas de bruit et ne dérrangent pas la paix du Grand Esprit. Les gens n’osaient pas parler fort. Cette tradition est toujours respectée.
Le Rocher-Chamane reste le lieu principal de pélerinage des Bouriates de toute la Baïkalie : chamanistes ou bouddhistes. Pour eux, c’est un lieu sacré, fort d’une grande énergie. Ils déconseillent aux personnes trop sensibles de rester longtemps à côté. Il est interdit aux femmes d’approcher de très près car cette forte énergie peut être maléfique pour la descendance.
Pour y aller les femmes-chamanes « transforment » leur âme en âme d’homme, elles « choisissent » alors la polarité masculine pour pourvoir « supporter » cette énergie.